Les syndicats CGT des secteurs des Télécommunications d'Ardèche et de Drôme organisent une table ronde vendredi 19 décembre au Conseil Général de la Drôme à Valence sur le projet A.D.N (Ardèche Drôme Numérique) et ses 50 plaques d'investissements publics. Les mêmes ont écrit à jean Jacques Queyranne, Président de la région Rhone Alpes sur le sujet.

EXTRAITS:

"Nous répondons à la lettre de JJ Queyranne en date du 6 Novembre 2008 et adressée aux syndicats CGT FAPT de l’Ardèche et de la Drôme.
Nous avons été reçus le 24 juin par ADN et par le vice président régional en charge des TIC, aucune communication ne nous en a été faite, comme d’ailleurs de toutes les pièces demandées, état des lieux ayant servi à l’établissement du projet, projet lui même.

Il est surprenant de voir que plusieurs élus ayant par ailleurs statué, pour certains, vous interpellent en insistant sur le fait que justement ils ne connaissaient pas ce projet........Des syndicats, des associations, des contribuables, expriment les mêmes doutes et interrogations, et cependant rien n’y fait, personne n’est en mesure de leur dire où sont prévues des tranchées, des antennes, des fibres optiques.

Nous maintenons nos affirmations que ce projet n’est pas conforme aux attendus, et qu’il coutera très cher aux contribuables.Vous nous dites que ce projet relatif au haut / très haut débit sur le territoire de Rhône Alpes sud s’inscrit dans une démarche concertée et transparente. De quelle transparence parlez vous ? Nos syndicats du secteur vous font part depuis 1 an de leurs inquiétudes sur l’utilité et le coût de ce projet, et surtout sur ses conséquences sur les salariés sans aucun échange ou débat sérieux. L’avenir de ces salariés ne vous préoccuperaient-ils pas ?

Malgré nos très nombreuses demandes depuis presqu’un an, nous n’avons toujours pas eu connaissance d’une étude qui aurait été faite en 2005 selon M Terrasse.Cette étude, qui devait forcément faire le point sur l’état de l’existant, doit comporter beaucoup d’erreurs puisqu’elle vous a amené à décider de créer un nouveau réseau de transport de toute pièce et qu’elle en démontrerait l’intérêt, afin de permettre des économies d’échelle, la mutualisation de moyens et la péréquation tarifaire. Cependant, comme nous avons enfin pu le constater dans ce document du 3 juillet cité plus haut, le réseau historique, déjà financé par les usagers, est totalement occulté.

Cette étude, donc, a fait l’impasse sur le plus gros réseau de nos territoires, et le projet en prévoit carrément le doublement.

Dans ce document, on peut voir que ADN prévoit pour moitié des ses itinéraires de fibres « l’emprunt » d’infrastructures tierces à : RTE, CNR, Interoute, Neuf Cégétel, Villes de Romans et Valence, Autoroutes Aréa. Savez vous qu’il existe des infrastructures véhiculant le réseau historique ? Savez vous que ce réseau est autrement plus dense et riche que tout ce que vous avez prévu ? L’étude précitée ne vous le dit pas ?

Cette étude aurait été réalisée en 2005, savez vous que depuis, les réseaux existants ont considérablement évolué ?

La Drôme est couverte à 97,4% et l’Ardèche à 95,6% depuis la fin du plan haut débit pour tous terminé en avril 2007. Cette couverture a été assumée par l’opérateur historique, et assurée notamment par les salariés de Drôme Ardèche, son exploitation et sa maintenance également.Ces taux de couverture n’incluent pas les zones couvertes par les boucles locales alternatives (BLA) déjà financées par les collectivités ! Quel est le bilan de tous les investissements sur ces BLA ? taux de couverture, débits, services, efficacité ?

Cependant, toujours sur le document du 3 juillet 2008, vous parlez d’une couverture inférieure à 80% ! C’est faux. Le conseiller régional délégué aux TIC, dans le journal régional spécial Ardèche du printemps 2008, affirme en titre : se connecter à Internet en très haut débit, partout en Ardèche, sera possible courant 2009. C’est tout aussi faux.

Inutile d’insister sur le fait que très peu d’Ardéchois auront accès au très haut débit en 2009, ni d’ailleurs en 2010. Les technologies prévues ne le permettent pas. Mais c’est révélateur du climat dans lequel baignent les élus devant se prononcer, devant la complexité du dossier, ils fondent leur jugement sur les grandes lignes et font confiance aux responsables du projet.

Nous ne souhaitons pas contester le caractère légal du calendrier de ce projet, ni d’ailleurs les intentions premières qui l’ont motivé, mais bien l’état des lieux et surtout le projet en lui même.......

Nous pensons que de tels projets doivent faire l’objet d’une large concertation citoyenne associant les élus, les usagers, les salariés, leurs organisations syndicales et tous les opérateurs. En effet, il s’agit de répondre à des besoins essentiels en matière de communication. Ainsi, il nous a semblé que l’expression et l’examen des besoins qu’ils soient de nature individuels ou collectifs devaient être grandement précisés.

Pour toutes ces raisons nos syndicats CGT FAPT 07 et 26 , la Région CGT FAPT Rhône Alpes s’adressent à vous pour vous proposer, à vous les élus de l’Ardèche, de la Drôme, de la Région, d’exiger d’ADN, des élus en charge du dossier, plus de transparence sur ce dossier et ses finalités, et surtout d’œuvrer pour réorienter ce projet vers les véritables besoins de nos départements, c'est-à-dire faire des investissements sur les parties terminales du réseau, dans les zones inéligibles ou dans les zones où les débits sont insuffisants.

Ces investissements doivent s’appuyer sur les réseaux de transport existants. Nous estimons qu’avec 1/3 des investissements prévus, on peut couvrir nos 2 départements à 100% en haut débit et préparer le très haut débit.

RENDEZ VOUS VENDREDI 19 DÉCEMBRE A VALENCE POUR UN DÉBAT PUBLIC