Pour la majorité des salariés, des retraités, des privés d'emplois, la réalité de la crise est déjà vécue depuis de nombreuses années. Nous ne sommes pas face à une crise financière, non, mais une crise structurelle du capitalisme, une crise profonde, dont la crise financière est un des aspects. La réalité est que nous sommes depuis plusieurs années en récession sociale, cette dernière explique la faiblesse chronique de l'activité économique et ses conséquences.

Depuis le milieu des années 1980, avec une brutale accélération ces dernières années, la part des salaires dans la valeur ajoutée est en recul. Blocage des salaires, des pensions de retraites, des indemnités de chômage et familiales, dispenses de cotisations sociales pour les entreprises, font tout un ensemble de mesures qui ont permis de déplacer des sommes gigantesques des portes monnaies des travailleurs vers les comptes en banques des riches.

La politique anti-sociale des gouvernements successifs, n'ont fait que renforcer la crise en gestation. La décision du bouclier fiscal du Président Sarkozy, (15 milliards de cadeaux aux riches) comme les milliers de suppressions d'emplois dans le secteur public de son gouvernement, alimentent la crise actuelle. Sur notre bassin d'emplois, l'industrie de la chaussure est un cas d'école.

Dans l'industrie de la chaussure, nous disposons d'atouts incontestables, incontestés, les savoirs faire, la créativité des modèles, les unités de productions, le fond de commerce......Au lieu de valoriser ces atouts, le patronat déqualifie la valeur travail, par la pression sur les salaires, le non paiement de la protection sociale des travailleurs. Avec l'aide d'une partie de l'encadrement le patronat mène une stratégie de délocalisation de la production dans des pays à main d'oeuvre "bon marché". Cette stratégie s'avère suicidaire, elle conduira les plus grosses entreprises de chaussures de notre bassin d'emplois à la faillite. La raison essentielle vient de la pression sur les salaires et le pouvoir d'achat des travailleurs qui détruit la demande intérieur et le marché Français.

Arrivent les financiers qui reprennent Kélian, Jourdan, Clergerie, avec leur stratégie de rentabilité maximum dans un temps minimum. Ces "investisseurs" ne reculent devant rien pour rentabiliser leur capital. Les fraudes, magouilles, abus de biens sociaux font partie de leurs pratiques. Ce ne sont pas des industriels, la production de chaussures ne les intéressent pas. Si l'entreprise Clergerie est sauvée in extrémis par son ancien propriétaire, Kélian et Jourdan sont liquidées. C'est un immense gachi, le cout social est terrible. Cette situation de la chaussure est, hélas, transposable à d'autres secteurs d'activités. Ce sont ces choix politiques qui sont à l'origine de la crise que nous connaissons aujourd'hui.

SORTIR DE CETTE SITUATION

Un ensemble de mesures sont nécessaires, tant au plan national, européen que mondial, pour sortir de cette situation. Il faut aller au delà de l'instauration de mécanisme de régulation et de contrôle. Il faut combattre la récession sociale, augmenter les salaires, les pensions, stabiliser les emplois, combattre la précarité partout. Parallèlement, il faut s'appuyer sur un secteur public, y compris financier, puissant. Accroitre les investissement productifs, relancer une politique ambitieuse de santé publique......